The arrival

   Rp commun



Les yeux vides dans les cieux arides, le ciel percute l’horizon en vagues nouvelles. L’écume te rappelle un temps où tes prunelles enfantines plongeaient dans la beauté du Georgia. La voile ouverte. Le catamaran perçant l’étendue bleue. Son visage à lui. Son sourire, aussi, comme si l’homme gouvernait le diable. Comme si la cage volait en éclats. Les fissures en surface, comme si… Comme s’il était fier. Heureux. Et que la partie d’échec cessait enfin. Comme si l’eau épuisait le feu, et avec lui, ses caprices et sa colère. HEUREUX.

Les yeux vides dans le ciel acide. Drainé par une foule, en spectre vagabondant. Le pas lourd. Le pas faible. La peau maigre, le corps percé. Arraché à ce père. Cet autre Père. Cet autre règne. HEUREUX ? Plus rien n’avait de sens. Les mots ôtés à leurs syllabes. Les sens tortionnaires et l’essence embastionnée. Comment ? COMMENT. COMMENT RESPIRER.

Il ne reste plus rien. Miss White. Seulement… un… un champ de bataille. Seulement la douleur en proie au blasphème. Seulement… Ce creux… Ce creux austère.

Vous avez menti, Miss White.
Toute votre vie.
VOUS AVEZ. MENTI.

Tu sombres. Tu succombes aux ondes mortuaires. A la faucheuse qui t’arrache autant qu’elle t’épargne. QUAND ? PITIÉ. Que quelqu’un… dise. Quand cela cessera-t-il enfin ? A l’extérieur, un visage soufflé. De ton squelette, il ne reste plus rien. De ton être, il en reste encore moins. Et ce dédale ne fait pourtant que lutter. La haine. La peur. L’atrophie d’une folie qui se nourrit en lenteur. Peut-être seras-tu mort dans cette longue marche. Peut-être. Peut-être l’es-tu déjà ?

EST-CE.
Qui suis-je pour ne plus être ?

Tes pas s’arrêtent enfin de battre plus que ton cœur. La foule se tait. La foule se meurt, et toi avec. L’écho au loin, tu ne discernes que ces masses informes qui se calcinent et se dévorent. La foule se tait, la foule se meurt, et on te repêche enfin. Quand ses bras encerclent ta silhouette. Quand son ventre se love entre tes côtes. Quand ses boucles caressent ton visage. EST-CE. EST-CE QUE.

Est-ce que j’y ai droit ? Est-ce que je le mérite ? Est-ce que. Susan, est-ce que tu es là ? Est-ce que tu m’habites ?

Ses larmes, tu les ressens. Tu les enserres. Tu les essuies. Privé de ta gouverne, tes muscles la cerclent sans que tu ne le dictes. Son odeur parmi le deuil. Son odeur parmi le vide. Son odeur comme nébuleuse dans l’océan. Elle te réchauffe. Elle te ranime. Elle te soumet à l’indicible. Les pleurs communs chantent une ode au palpitant. Le thorax se bombe. L’esprit se veut conquérant et l’errance se retranche.

« Je t’aime. Je. » Mots insensés autant que saisissants. Le balbutiement pour exister. Pour résister. Pour persister. « Je t’aime. Je t’aime… »

J’ai essayé de te trouver. Mon cœur te dictait sur ma boussole. Mais. Incapable. Incapable.
INCAPABLE.
Et la maison en proie, aux flammes.
De notre futur, il ne reste plus rien.

Résumé: